Le Millésime 2007 en Bourgogne de Jacques Lardière Maison Jadot
Les conditions climatiques
Hiver très doux, très peu de gelée.
La vigne a donc su tirer parti de ces mois cléments et déjà fin mars , les cépages les plus précoces laissaient sortir leur premières pointes vertes. Avril ayant été étonnamment chaud, la vigne s’est développée avec précipitation laissant un peu coi les vignerons. Fin avril, nous avions déjà une bonne quinzaine de jours d’avance sur l’année 2006.
Très belle sortie de raisins
Tout a été très vite jusqu’à la fleur et le travail accéléré a fait qu’un certain nombre de professionnels se sont faits surprendre par les traitements nécessaires et déjà des vignes ont commencé à souffrir. Début de fleurs fin mai avec des différences marquées car le rafraîchissement des deux derniers jours a troublé les cartes. Il faut remonter en 1994 pour une telle précocité. 10 jours d’avance en 2003 !
Juillet n’a pas été très chaud mais l’avance s’est maintenue. Août, à part les premiers jours , maussade, humide et froid a permis au mildiou de continuer son attaque sur les vignes mal suivies. Nous pensions que peut être les vendanges seraient aussi précoces qu’en 2003 mais l’avance qui était presque d’un mois à un certain moment, c’est considérablement tassée. Aussi les prélèvements du mois de mi-août nous ont rendu patients et c’était très bien ainsi.
La côte de Nuits semblait mûrir avec autant de rapidité que la Côte de Beaune et ce pour les pinots noirs alors que le Chardonnay et l’Aligoté marquaient le pas nettement. En fait, les vendanges ont commencé avec les rouges et en décalage les blancs de 8 à 10 jours après.
Date de vendanges pour la Maison Jadot : le 29 août avec une petite équipe afin de vendanger les Savigny et une partie des Beaune. ; Développement maximum à partir du 3 septembre et fin des vendanges le 13 septembre.
Les maturité étaient intéressants et les équilibres de bon aloi.
Les Blancs
Les vins ont fermenté jusqu’à fin novembre. Ils possèdaient une partie malique assez importante. Le résultat d’un été froid. La dégradation de cet acide fût intéressante à suivre. Les vins présentent beaucoup de fraîcheur.
Les Rouges
Ils se sont clarifiés lentement avec des couleurs soutenues et des tanins qui se sont assouplis vite car les PH étaient hauts. Les pinots sont ronds, pas trop puissant et d’un accès plus aisé que les 2005 par exemple.
La pluviométrie de l’année a pu être ressentie comme handicapante ou alors absolument utile. Nous croyons, que l’intérêt de cette eau, bienvenue car les nappes phréatiques étaient basses, a permis une déminéralisation très utile à la dynamique des arômes. Cela devrait donner un certain chic aux vins.
vendredi 14 mars 2008
vendredi 7 mars 2008
Primeurs de Bordeaux 2008
LA VENTE PRIMEUR
Le principe
Acquérir moins cher des vins de Bordeaux, notamment les crus classés, quelques grands crus de Bourgogne, de la Vallée du Rhône et des grands vignobles mondiaux, deux ans avant leur mise en bouteilles. On joue sur la spéculation et l’inflation des prix sur ces deux ans. Par exemple certains crus 2005 avaient doublés leur prix en 2007.
Le printemps est la saison où l'on s'intéresse aux «primeurs»: asperges, rattes de Noirmoutier, petits pois, mais aussi... vins. Ne pas confondre, cependant, vins primeurs - la géniale trouvaille marketing du Beaujolais, qui, dès novembre, soit deux mois seulement après les vendanges, met sur le marché un vin «nouveau» - et vins vendus en primeur - trouvaille encore plus géniale des Bordelais, qui encaissent deux ans avant de les livrer le prix de bouteilles qui n'existent pas encore! Acheter du bon vin ne constitue pas une entreprise facile. Est-il bien raisonnable de se lancer dans l'achat en primeur? Pourquoi pas? A condition d'avoir bien compris le principe de ce petit jeu spéculatif, qui n'est pas sans charme mais dont il convient d'user avec prudence, sinon avec modération. Pour en vivre, il faut avoir un apport conséquent. Il y a peut de risque si l’on achète que les crus hauts de gamme. Il y a moins d’intérêts pour les crus bourgeois et autres appellation satellites qui peuvent gagner une inflation de plus ou moins 10% .
Définition
Pratiquée depuis deux siècles entre professionnels du Bordelais en général, elle consiste, pour un château, à vendre une partie de sa récolte avant que le vin ne soit élevé et mis en bouteilles, en général deux ans plus tard pour les grands crus. Le propriétaire dispose ainsi d'une entrée de trésorerie immédiate et l'acheteur obtient une ristourne sur le prix futur du vin. Cette vente, qui ne concerne que 5% de la production bordelaise (essentiellement les crus classés et les crus bourgeois) a été étendue, depuis deux décennies, au grand public. Ce système a franchi également ses limites géographiques initiales, quelques grands crus de Bourgogne ou du Rhône apparaissant sur ce marché en expansion.
Comment faire son choix
L'acheteur est un peu contraint à faire confiance à son vendeur, aux conseils d'un critique, d’un sommelier ou à la réputation d'un château, puisqu'il achète un vin qu'il n'a pas goûté et qui d'ailleurs n'existe pas vraiment! Outre les aléas, exceptionnels mais toujours possibles, le risque principal est de se voir livrer un vin moins bon que prévu.
Les grands bordeaux sont des vins résultant de l'assemblage de cuvées élevées en fûts au moins dix-huit mois. Au moment de la vente en primeur, l'acheteur ne dispose que de deux types d'informations. D'une part, les avis invariablement très enthousiastes des vendeurs (qui s'expliquent très facilement, les grosses maisons de négoce étant tenues de prendre toutes les années, et dans les quantités imposées, le millésime, bon ou pas, de chacun des châteaux, sous peine d'être punies l'année suivante). D'autre part, les fameuses dégustations des primeurs, qui drainent, chaque année en avril, dans les chais bordelais plusieurs milliers de professionnels du monde entier (marchands, cavistes, sommeliers, journalistes). La difficulté, déjà grande, de juger du potentiel d'un vin dans sa prime jeunesse est parfois compliquée par la tentation plus ou moins honnête qu'ont certains propriétaires de présenter des échantillons de primeurs prélevés dans leurs meilleures cuves, parfois peu représentatives de ce que sera le vin final. Bien peu de critiques s'astreignent à redéguster les mêmes vins deux ans plus tard, après leur vraie mise en bouteilles. Et ceux qui ont l'honnêteté de le faire (notamment Robert Parker) relèvent parfois de sérieux hiatus entre la promesse d'un vin et sa facture finale, décalage pouvant provenir des aléas de la dégustation mais aussi de véritables tricheries, heureusement rares, car celles-ci, vite repérées dans le milieu, ne pardonnent guère. On ne déguste pas un primeur comme on déguste un vin fini. L’impression est intuitive et non définitive.
Y gagne t-on ?
Calqué sur le principe du marché à terme, l'achat en primeur n'a d'intérêt que s'il apporte une ristourne d'au moins 30% sur le prix final de commercialisation. Comme dans toute entreprise spéculative, c'est parfois beaucoup plus, mais parfois moins! Les amateurs ont fait beaucoup d'affaires intéressantes lors du boom des ventes en primeur du début des années 1980, avant de connaître des déconvenues sérieuses. Ce marché est redevenu intéressant au milieu des années 1990 (notamment en 1994 et 1995) avant le cauchemar de 1997, mauvais millésime vendu trop cher: beaucoup ont eu la douleur de voir les mêmes bouteilles que celles qu'ils avaient achetées en primeur en 1998 bradées moins cher dans les foires aux vins de 2000!
La confiance semble revenue depuis le millésime 2002, de bonne qualité et cédé en primeur à des prix intéressants. Après l'atypique millésime 2003, né de la canicule et donnant, selon le talent des propriétaires, le meilleur et le pire, 2004 constitue un bon millésime bordelais, très classique et abondant, à prix relativement correct, qui se prête bien aux achats en primeur. 2005 a vu revenir l’inflation des prix de départ, mais également celle des prix à l’arrivée. 2006 aurait du s’assagir par rapport à 2005, mais certains propriétaires justifiant d’une production à la baisse n’ont pas baissé leurs prix voire les ont augmentés. 2007 devrait voir une baisse, mais la réponse viendra comme d’habitude des châteaux et du négoce. Pourvu qu’ils soient raisonnables. Un retour aux prix de 2002/2004 serait le bienvenu.
Que faut-il acheter?
Portés par une demande mondiale fortunée, les très grands crus classés ont atteint des prix inaccessibles. Les belles affaires se font dorénavant sur les meilleurs des crus bourgeois du Médoc et du haut Médoc, ainsi que sur certains châteaux remarquables des appellations dites «périphériques» (côtes-de-castillon, côtes-de-blaye, fronsac, côtes-de-francs, etc.). Ajoutons que, en dehors de l'aspect spéculatif qui joue pour les vastes châteaux du Médoc, l'achat en primeur est parfois la seule possibilité de mettre la main sur certaines étiquettes très demandées de grands crus à petits volumes de pomerol ou saint-émilion. Le phénomène commence à s'étendre, hors du Bordelais, à quelques appellations mythiques mais de très faible surface (côte-rôtie, cornas, Condrieu,Chambertin, Chambolle Musigny, Rioja, Ribara del Duero, sassicaia, etc.).
Où se fournir
L'époque où il fallait attendre la sortie des catalogues des négociants bordelais et les compulser fébrilement pour comparer les différences de prix est révolue. Comme pour les compagnies aériennes, Internet a révolutionné le marché en permettant de consulter simultanément des offres de plus en plus nombreuses, car la vente au détail progresse: les cavistes s'y mettent et des châteaux vendent leurs primeurs en direct. Les prix ont ainsi tendance à se rapprocher et il faut plutôt être attentif à leurs annexes: les taxes, à payer comptant ou à la livraison, les conditions de paiement, les possibilités de choisir son conditionnement (magnum, etc.) et, très important, les conditions et le prix de la livraison deux ans plus tard.
Il faut aussi rester vigilant face aux appâts qu'imaginent les vendeurs pour se distinguer sur ce marché de plus en plus homogène. Il peut s'agir d'offres particulières (possibilité de panacher plusieurs crus classés dans une même caisse), de ristournes à partir de trois ou quatre caisses, mais aussi d'authentiques attrape-nigauds.
Faîte confiance à notre partenaire www.chateauonline.fr à partir du mois de Mai. Il leur reste même quelques affaires à faire sur le millésime 2006. Voir l'onglet primeur.
Jean Michel deluc
Texte adapté de l’article de l’Express signé par Eric Conan le 6 juin 2005.
Le principe
Acquérir moins cher des vins de Bordeaux, notamment les crus classés, quelques grands crus de Bourgogne, de la Vallée du Rhône et des grands vignobles mondiaux, deux ans avant leur mise en bouteilles. On joue sur la spéculation et l’inflation des prix sur ces deux ans. Par exemple certains crus 2005 avaient doublés leur prix en 2007.
Le printemps est la saison où l'on s'intéresse aux «primeurs»: asperges, rattes de Noirmoutier, petits pois, mais aussi... vins. Ne pas confondre, cependant, vins primeurs - la géniale trouvaille marketing du Beaujolais, qui, dès novembre, soit deux mois seulement après les vendanges, met sur le marché un vin «nouveau» - et vins vendus en primeur - trouvaille encore plus géniale des Bordelais, qui encaissent deux ans avant de les livrer le prix de bouteilles qui n'existent pas encore! Acheter du bon vin ne constitue pas une entreprise facile. Est-il bien raisonnable de se lancer dans l'achat en primeur? Pourquoi pas? A condition d'avoir bien compris le principe de ce petit jeu spéculatif, qui n'est pas sans charme mais dont il convient d'user avec prudence, sinon avec modération. Pour en vivre, il faut avoir un apport conséquent. Il y a peut de risque si l’on achète que les crus hauts de gamme. Il y a moins d’intérêts pour les crus bourgeois et autres appellation satellites qui peuvent gagner une inflation de plus ou moins 10% .
Définition
Pratiquée depuis deux siècles entre professionnels du Bordelais en général, elle consiste, pour un château, à vendre une partie de sa récolte avant que le vin ne soit élevé et mis en bouteilles, en général deux ans plus tard pour les grands crus. Le propriétaire dispose ainsi d'une entrée de trésorerie immédiate et l'acheteur obtient une ristourne sur le prix futur du vin. Cette vente, qui ne concerne que 5% de la production bordelaise (essentiellement les crus classés et les crus bourgeois) a été étendue, depuis deux décennies, au grand public. Ce système a franchi également ses limites géographiques initiales, quelques grands crus de Bourgogne ou du Rhône apparaissant sur ce marché en expansion.
Comment faire son choix
L'acheteur est un peu contraint à faire confiance à son vendeur, aux conseils d'un critique, d’un sommelier ou à la réputation d'un château, puisqu'il achète un vin qu'il n'a pas goûté et qui d'ailleurs n'existe pas vraiment! Outre les aléas, exceptionnels mais toujours possibles, le risque principal est de se voir livrer un vin moins bon que prévu.
Les grands bordeaux sont des vins résultant de l'assemblage de cuvées élevées en fûts au moins dix-huit mois. Au moment de la vente en primeur, l'acheteur ne dispose que de deux types d'informations. D'une part, les avis invariablement très enthousiastes des vendeurs (qui s'expliquent très facilement, les grosses maisons de négoce étant tenues de prendre toutes les années, et dans les quantités imposées, le millésime, bon ou pas, de chacun des châteaux, sous peine d'être punies l'année suivante). D'autre part, les fameuses dégustations des primeurs, qui drainent, chaque année en avril, dans les chais bordelais plusieurs milliers de professionnels du monde entier (marchands, cavistes, sommeliers, journalistes). La difficulté, déjà grande, de juger du potentiel d'un vin dans sa prime jeunesse est parfois compliquée par la tentation plus ou moins honnête qu'ont certains propriétaires de présenter des échantillons de primeurs prélevés dans leurs meilleures cuves, parfois peu représentatives de ce que sera le vin final. Bien peu de critiques s'astreignent à redéguster les mêmes vins deux ans plus tard, après leur vraie mise en bouteilles. Et ceux qui ont l'honnêteté de le faire (notamment Robert Parker) relèvent parfois de sérieux hiatus entre la promesse d'un vin et sa facture finale, décalage pouvant provenir des aléas de la dégustation mais aussi de véritables tricheries, heureusement rares, car celles-ci, vite repérées dans le milieu, ne pardonnent guère. On ne déguste pas un primeur comme on déguste un vin fini. L’impression est intuitive et non définitive.
Y gagne t-on ?
Calqué sur le principe du marché à terme, l'achat en primeur n'a d'intérêt que s'il apporte une ristourne d'au moins 30% sur le prix final de commercialisation. Comme dans toute entreprise spéculative, c'est parfois beaucoup plus, mais parfois moins! Les amateurs ont fait beaucoup d'affaires intéressantes lors du boom des ventes en primeur du début des années 1980, avant de connaître des déconvenues sérieuses. Ce marché est redevenu intéressant au milieu des années 1990 (notamment en 1994 et 1995) avant le cauchemar de 1997, mauvais millésime vendu trop cher: beaucoup ont eu la douleur de voir les mêmes bouteilles que celles qu'ils avaient achetées en primeur en 1998 bradées moins cher dans les foires aux vins de 2000!
La confiance semble revenue depuis le millésime 2002, de bonne qualité et cédé en primeur à des prix intéressants. Après l'atypique millésime 2003, né de la canicule et donnant, selon le talent des propriétaires, le meilleur et le pire, 2004 constitue un bon millésime bordelais, très classique et abondant, à prix relativement correct, qui se prête bien aux achats en primeur. 2005 a vu revenir l’inflation des prix de départ, mais également celle des prix à l’arrivée. 2006 aurait du s’assagir par rapport à 2005, mais certains propriétaires justifiant d’une production à la baisse n’ont pas baissé leurs prix voire les ont augmentés. 2007 devrait voir une baisse, mais la réponse viendra comme d’habitude des châteaux et du négoce. Pourvu qu’ils soient raisonnables. Un retour aux prix de 2002/2004 serait le bienvenu.
Que faut-il acheter?
Portés par une demande mondiale fortunée, les très grands crus classés ont atteint des prix inaccessibles. Les belles affaires se font dorénavant sur les meilleurs des crus bourgeois du Médoc et du haut Médoc, ainsi que sur certains châteaux remarquables des appellations dites «périphériques» (côtes-de-castillon, côtes-de-blaye, fronsac, côtes-de-francs, etc.). Ajoutons que, en dehors de l'aspect spéculatif qui joue pour les vastes châteaux du Médoc, l'achat en primeur est parfois la seule possibilité de mettre la main sur certaines étiquettes très demandées de grands crus à petits volumes de pomerol ou saint-émilion. Le phénomène commence à s'étendre, hors du Bordelais, à quelques appellations mythiques mais de très faible surface (côte-rôtie, cornas, Condrieu,Chambertin, Chambolle Musigny, Rioja, Ribara del Duero, sassicaia, etc.).
Où se fournir
L'époque où il fallait attendre la sortie des catalogues des négociants bordelais et les compulser fébrilement pour comparer les différences de prix est révolue. Comme pour les compagnies aériennes, Internet a révolutionné le marché en permettant de consulter simultanément des offres de plus en plus nombreuses, car la vente au détail progresse: les cavistes s'y mettent et des châteaux vendent leurs primeurs en direct. Les prix ont ainsi tendance à se rapprocher et il faut plutôt être attentif à leurs annexes: les taxes, à payer comptant ou à la livraison, les conditions de paiement, les possibilités de choisir son conditionnement (magnum, etc.) et, très important, les conditions et le prix de la livraison deux ans plus tard.
Il faut aussi rester vigilant face aux appâts qu'imaginent les vendeurs pour se distinguer sur ce marché de plus en plus homogène. Il peut s'agir d'offres particulières (possibilité de panacher plusieurs crus classés dans une même caisse), de ristournes à partir de trois ou quatre caisses, mais aussi d'authentiques attrape-nigauds.
Faîte confiance à notre partenaire www.chateauonline.fr à partir du mois de Mai. Il leur reste même quelques affaires à faire sur le millésime 2006. Voir l'onglet primeur.
Jean Michel deluc
Texte adapté de l’article de l’Express signé par Eric Conan le 6 juin 2005.
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